CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Centre Réseau & Informatique Commun

A Mr le Délégué Régional
A Mrs les Directeurs de laboratoires
Aux utilisateurs du site CNRS

Daniel GUÉNICHE/Philippe BEYS TEL : 76 88 79 54/79 91

objet : Rapport d'activité du CRIC
(depuis sept 95)

Grenoble, le 12 Novembre 1996

Notre réseau informatique vient de subir une importante évolution pour offrir l'outil le plus performant à la communauté scientifique du Polygone.

I) Evolution de notre réseau:

Quelques points de repère:

Le choix ATM:

Dans les années 70, pour raccorder peu de machines de faible puissance, les 10Mb/s d'ethernet étaient largement surdimensionnés. A partir de 1990 les ordinateurs ont commencé à utiliser véritablement le réseau, les applications client/serveur se sont multipliées. Mais les machines dont le nombre et la puissance doublent chaque année, ne disposent toujours -20 ans après, que des 10Mb/s (théoriques) à se partager en local et d'au mieux 1Mb/s avec le monde extérieur.
Dans la foulée des problèmes immédiats à solutionner, nous avons envisagé la mise en place d'une technologie de réseau plus à même de répondre aux attentes d'aujourd'hui et de demain.
ATM a très vite retenu notre attention, mais cette technologie étant encore jeune (1% du marché) et expérimentale, notre choix s'est basé sur les investissements des constructeurs, les développements en cours, l'avancement des normalisations, etc. L'ESRF a certes adopté ATM dès 94, mais uniquement pour les débits qu'il offrait, or l'ethernet 1 Gigabit le dépasse aujourd'hui sur ce point.
ATM signifie "Asynchronous Transfer Mode", mais qu'apporte-il principalement?
  1. le transport de tout type de trafic: voix, données, images.
  2. le haut débit: 155, 622Mb/s dédiés et full duplex gif: transferts massifs (imagerie médicale, collecte d'expérience, etc.)
  3. la Qualité de Service: son délai garanti autorise les applications temps réel telles que la vidéo-conférence, la télé-surveillance, le travail collaboratif, la télémanipulation, le calcul réparti, etc.
  4. l'universalité du transport: d'un réseau local à un autre des liaisons internationales la même technologie est conservée.
Un commutateur de ce type est à présent au coeur du réseau Polygone.

Mais l'intérêt de cette technologie prendra toute sa dimension lorsque cette infrastructure sera raccordée à RENATER II, le réseau ATM national/international qui peu à peu se met en place en parallèle de RENATER.
Le réseau régional Rhône-Alpes envisage également ATM pour les liaisons entre Instituts, mais aussi avec les hôpitaux, les musées, les bibliothèques. Un montage pré-ARAMIS2 est d'ailleurs en cours avec la participation de France Télécom pour relier l'INRIA Montbonnot, le Campus, l'INPG et le CEA. L'infrastructure en place va nous permettre de participer à cette expérience dont l'intérêt est d'observer comment ATM supporte à l'échelle régionale des applications jusqu'ici seulement envisageables sur un réseau local peu chargé. Les responsables réseau réunis la semaine passée, ont unanimement exprimé leur intérêt pour cette opération.

Un mot sur le choix des matériels:

Après le choix stratégique de la technologie, il restait celui -non moins difficile, des constructeurs et des équipements. Il s'agissait de sélectionner un Serveur, un commutateur ethernet et un commutateur ATM en même temps. L'intéropérabilité devant être parfaite entre eux, la seule solution était de les commander ensemble, avec réserve de bon fonctionnement.
En septembre nous apprenions que l'université de Nice regroupant 18 sites a fait, sur appel d'offre, les mêmes choix que nous pour leurs matériels ethernet et ATM.

Les matériels:

Si au coeur du réseau l'apport de matériels actifs est indéniable sur les matériels passifs, il porte néanmoins intrinsèquement un risque de panne supplémentaire. Aussi tous les matériels réseau actifs (ainsi que le Serveur et ses 2 baies de 5 disques de 4Go) sont-ils sous la protection de l'onduleur 5KVA, et bien qu'ils bénéficient d'une extansion de garantie de 5 ans, leurs éléments actifs (alimentation, CPU, cartes) sont doublés. D'importantes normalisations sur ATM étant en cours de finalisation, nous avons obtenu l'engagement écrit d'une totale gratuité pendant 18 mois, de leur mise en application (matérielle ou logicielle).

Les 2 baies de disques sur lesquels seront ramenés les données de l'ESRF sont configurées en RAID-5. Cette technique consiste à écrire en parallèle sur l'ensemble des disques et à sauvegarder un octet de parité. Les opérations de lecture/écriture sont ainsi plus rapides et si un disque tombe en panne, son contenu est intégralement reconstruit sur l'unité de remplacement (le test a été fait). Au prix d'un cinquième d'espace disque supplémentaire par baie, ce système (utilisé dans les banques) est plus fiable et moins contraignant que des sauvegardes régulières.

Pour l'optimiser et ménager les dépenses des laboratoires, nous avons offert l'usage de ce Serveur puissant pour supporter l'interrogation des bases bibliothécaires du Polygone.

Premiers essais :

La première étape du pari ATM est franchie: 1) une liaison optique directe a été établie entre notre Serveur et une station située à l'ESRF, 2) les transferts réalisés ont validé les configurations aussi bien côté Serveur que côté commutateur.
Les premiers débits relevés en TCP sont de l'ordre de 22Mb/s (soit une minute pour recevoir -de disque à disque, 170Moctets)gif.
Cette semaine s'effectueront les premiers transferts en réel entre les sites d'expérience et le Serveur.

Quel usage a-t-il été fait des subventions du COMI? :

Total: 923370F.
Nous avons eu à coeur de tirer le meilleur parti de la somme confiée. Pour aquérir les meilleurs matériels dont chaque élément vital devait être doublé, et bénéficier d'une garantie de cinq ans, les prix ont dû être renégociés avec les constructeur (les remises ont atteint 57%).

Conclusion :

L'étude menée sur 10 mois, ne s'est pas limitée au remplacement des étoiles passives, ou au problème des échanges avec l'ESRF. Installer au CNRS un puissant commutateur ATM de 16 ports, relié à tous les Instituts par un réseau optique redondant, revient à mettre en place une infrastructure d'avenir sur le Polygone Scientifique qui offre des ouvertures fantastiques pour nos échanges tant en local qu'avec le monde extérieur.

II) Coût de notre accès 2Mb/s sur ARAMIS/RENATER :

Nous devrions savoir fin novembre, si la Région reconduit sa participation au financement des lignes sur ARAMIS en 97.

Le Génie Atomique est une entité appartenant à l'INPG mais résidant à l'ISN. Elle a souhaité partager notre ligne 2 Mb sur RENATER. La charge de celle-ci dépassant rarement les 5%, nous n'avons pas émis d'objection. La condition habituelle étant l'accès à leur routeur pour la surveillance continue de leur trafic. A partir de janvier ils partageront donc le coût de notre ligne. Sous les mêmes conditions, c'est l'ISN qui pourrait en 97-98 nous rejoindre.

III) L'évolution du Service :

La satisfaction des utilisateurs a confirmé s'il en était besoin l'urgence d'embaucher un second ingénieur au CRIC. L'assistance a pu ainsi s'étendre notamment au domaine des PCs (monde très exigeant en temps et en connaissances), aux stations de travail HP, au Web.

De nouveaux locaux nous ont également été affectés. Ils occupent un bureau du CMI et l'ancien vestiaire du SERAS. Ils vont nous permettre 1) d'être plus près des matériels réseau centraux, 2) d'installer les nouveaux équipements, 3) de disposer d'espace pour configurer des matériels, procéder à des tests, des montages, les fréquentes réunions de travail. Il était difficile de libérer 35m2 aux alentours immédiats du local OPUS, aussi nous tenons à exprimer ici notre reconnaissance à Mr Lebrun et messieurs les Directeurs de laboratoires qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour y parvenir.

Une rubrique sur le serveur WWW du polygone CNRS est dédié à l'information de nos utilisateurs sur les changements en cours. Nous proposerons prochainement des séminaires de présentation, de questions-réponses, dans les laboratoires.



Wed Nov 13 12:49:40 MET 1996